qui sommes-nous ?
Nous vous proposons de deviner cette fois-ci quelles sont les deux grandes personnalités qui se cachent derrière tous les indices présents sur cette page.
indice biographique
Nous sommes deux grands commentateurs de la Bible.
Personnalité A : je suis né en 1040 à Troyes, en Champagne, au sein d'une famille juive pieuse. Dès mon jeune âge, j'ai montré un vif intérêt pour les Écritures et la Loi juive, ce qui m'a conduit à étudier auprès des plus grands rabbins de l'époque, notamment en Allemagne, à Worms précisément. La synagogue de Worms n'était pas seulement un lieu de culte, mais aussi un lieu d’études qui a fait de cette ville le centre culturel et spirituel du judaïsme médiéval. J'y ai approfondi ma compréhension du Talmud pour mieux enseigner et guider ma communauté.
Personnalité B : quant à moi, je suis né en 1225 dans une noble famille italienne. Dès mon enfance, j'ai ressenti un fort appel à la vie religieuse. Mes parents avaient d'autres projets pour moi, mais je savais que ma place était auprès de Dieu. J'ai donc rejoint l'ordre des Dominicains, malgré l'opposition de ma famille. Mon objectif était de concilier la foi chrétienne avec la raison. C'est moi qui apparais sur la peinture.
deuxième indice biographique
Personnalité A : quelques définitions au préalable... Le Talmud ( la Loi orale ) est le recueil principal des commentaires de la Torah ( la Loi écrite décomposée en 5 livres : le Pentateuque : la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome. La Torah comprend également les 10 commandements de Moïse et les 613 mitzvot, commandements liés à la tradition rabbinique ).
En revanche, on trouve les 7 commandements de Noé ( qui s'appliquent à l'ensemble de l'humanité ) dans le Talmud.
De retour à Troyes, j'ai fondé une école talmudique où j'ai formé de nombreux élèves. J'ai commencé à écrire des commentaires sur le Talmud et la Torah, pour rendre les textes plus accessibles à ceux qui, comme moi, cherchaient à approfondir leur foi et leurs pratiques religieuses. Mes commentaires sont simples, clairs, et cherchent à clarifier le sens littéral des textes. Cette fois-ci, c'est moi qui suis sur la gravure.
Personnalité B : après mes études à l'Université de Paris, j'ai entrepris de commenter les œuvres d'Aristote, dans le but de montrer que la philosophie pouvait être une alliée de la théologie. Mes écrits visent à offrir une synthèse de la foi chrétienne, en utilisant la raison pour éclairer les mystères de la foi.
premier indice spirituel
Personnalité A : mon œuvre principale est mon commentaire sur le Talmud, une tâche que j'ai poursuivie jusqu'à la fin de ma vie. J'ai aussi rédigé un commentaire sur la Torah ( sur l'intégralité des cinq livres ! ). Mon style se veut pédagogique, cherchant à rendre les textes sacrés compréhensibles pour tous les Juifs, érudits ou non. Il m'est même arrivé d'employer l'ancien français afin de définir les mots les plus difficiles de la Bible.
Sur la photo, nous voyons une page du Talmud de Babylone ( il existe deux versions du Talmud, celle de Babylone, la plus ancienne, et celle de Jérusalem, la plus récente ) décomposée de manière suivante : au centre de la page, la Mishna ( hébreu : ×ž×©× ×”, « répétition ») le premier recueil de la loi juive orale, et la Guemara ( mot signifiant « achèvement, perfection » en hébreu, ou « étude » en araméen ) premier commentaire de la Mishna. Dans la marge intérieure ( à droite, puisque l'hébreu se lit de droite à gauche ) mes commentaires ( en vert ). Dans la marge extérieure, les commentaires de mes descendants ou disciples, les Tossafistes ( en violet ).
Personnalité B : mon travail le plus connu reste sans doute la "Somme théologique". J'y aborde des questions théologiques complexes en utilisant une méthode dialectique : poser une question, examiner les arguments, et proposer une réponse éclairée par la foi et la raison. Mon intention est de montrer que la foi chrétienne est en harmonie avec la philosophie.
deuxième indice spirituel
Personnalité A : je suis conscient que mon travail a influencé de nombreuses générations de juifs dans l'étude du Talmud et de la Torah. Mes commentaires sont devenus des références incontournables, étudiés par des érudits à travers les siècles. J'ai cherché à rendre la parole de Dieu accessible à tous, tout en respectant la richesse et la profondeur des textes sacrés.
Personnalité B : ma "Somme théologique" ( on appelle "somme" une œuvre importante qui rassemble et résume tout ce que l'on connaît sur un sujet, une science ) est divisée en trois parties : la 1ère traitant de Dieu, la 2ème de l'Homme et la 3ème du Christ (ou du Dieu qui s'est fait Homme).
Cette somme a eu un impact profond sur la théologie chrétienne et la philosophie occidentale. Elle sert encore maintenant de texte de référence pour la formation des prêtres et des théologiens. Mon principal objectif a été de montrer que la foi et la raison peuvent coexister harmonieusement, chacune éclairant l'autre. C'est mon professeur, Saint Albert le Grand, ayant lui-même écrit une Somme en théologie, qui m'a influencé tout au long de l'écriture de ces quatre ou cinq immenses volumes, en fonction de leur édition.
dernier indice spirituel
Personnalité A : mon approche était celle de la clarté et de la simplicité. Je voulais que mes commentaires soient utiles non seulement aux érudits, mais aussi aux gens ordinaires. J'ai donc souvent expliqué les mots et les concepts les plus difficiles, cherchant toujours à rendre la compréhension du texte aussi directe que possible, privilégiant ainsi le Peshat ou Pshat ( méthode d'analyse du texte biblique qui développe son sens obvie, "évident" ).
Mes commentaires ont été largement étudiés et respectés par les érudits chrétiens médiévaux. On peut dire que ma réflexion a joué un rôle important dans le dialogue judéo-chrétien médiéval, et ce malgré un contexte de persécution vis-à-vis des juifs. Sur la photo, vous voyez une sculpture contemporaine qui me rend hommage à Troyes.
Personnalité B : mon style est également rigoureux. J'ai utilisé une structure logique pour aborder chaque question, cherchant à dissiper les doutes et les erreurs. Ma méthode, consistant à poser des questions et à les résoudre, est appelée "la scolastique". Ainsi ai-je voulu montrer que la foi chrétienne est fondée sur des principes rationnels solides, et qu'elle peut répondre aux défis intellectuels de mon époque.